Le service pour le développement humain intégral (Fondements –  Sources – Méthodes et axes d'intervention)

Partager : Email Facebook   205      Publié le : 2020-04-19

1. LES FONDEMENTS 

L’Église reconnaît et enseigne que tous les hommes sont fils de Dieu, frères et sœurs et par conséquent égaux. L’égalité qui découle de cette réalité et de cette conviction se fonde sur le fait que tous sont également « image et ressemblance » de Dieu, donc sur l’égale dignité malgré les différences d’aptitudes ou de moyens. C’est cette idée qui est d’ailleurs exprimée sous une forme laïcisée dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (Art. 1er). Cela signifie que, sans se substituer au pouvoir judiciaire ou à certaines juridictions, l’Église va au-delà même de la justice instituée et de la justice distributive. Bien plus, si elle se soucie de ces deux aspects de la justice, c’est davantage parce qu’elle considère l’image de Dieu en l’homme, en tout homme et l’égale dignité en tous. Aussi, a-t-elle le devoir de montrer le visage de Dieu amour et miséricorde pour tous et sans distinction. D’ailleurs, nous le rappelle le Pape Jean-Paul II, l’évangélisation est intimement liée à la promotion humaine : « Le développement de l’homme vient de Dieu, du modèle qu’est Jésus, homme-Dieu, et il doit conduire à Dieu. C’est la raison pour laquelle il y a un lien étroit entre l’annonce de l’Évangile et la promotion de l’homme ». L’Église ne doit donc pas se réserver devant les injustices. Elle est plutôt appelée à rejoindre les hommes dans leurs situations réelles, dans leurs conditions pas seulement spirituelles, mais aussi socio-politiques, socio-économiques ou socio-culturelles afin de les libérer de toute forme d’esclavage.

2. LES SOURCES

Les sources de l’Eglise

    - La Parole de Dieu

    - Le Code de Droit Canonique

    - La Doctrine Sociale de L’Eglise

Les sources profanes

   - Au niveau national

     - La Constitution

     - Les lois et règlements

     - Les us et coutumes

   - Au niveau international

     - Les accords et traités internationaux

3. LA MÉTHODE STRATÉGIQUE

Il s’agit d’une méthode qui combine observation, réflexion et action édictée par l’action catholique : VOIR- JUGER-AGIR. A cette méthode s’ajoute l’ÉVALUATION.

« Pour mettre en pratique les principes sociaux, on passe, en général par trois (03) étapes : l’étude de la situation concrète ; l’examen sérieux de celle-ci à la lumière des principes ; enfin la détermination de ce qui peut ou doit être fait pour appliquer suivant les circonstances du temps et de lieu. Ces trois étapes sont couramment exprimées en ces termes : VOIR-JUGER-AGIR » (Jean XXIII Encyclique Mater et Magistra).

- VOIR : les évènements, les problèmes qui surviennent au niveau de notre environnement social, culturel, politique, économique, etc.

- JUGER : les réalités vécues à la lumière des sources, analyser les causes c’est-à-dire rechercher le « POURQUOI ? » et non pas rechercher « QUI est la cause de ? »

- AGIR : sur le milieu par une action directe ou indirecte, s’engager individuellement ou collectivement à consolider les acquis et/ou à transformer le milieu.

 Cette méthode favorise auprès des fidèles chrétiens et personnes de bonne volonté :

    - Leur volonté d’autonomie et de maîtrise de leur destin (responsabilité) ;

    - Leur confiance en leurs ressources et capacités ;

    - Leur libération à l’égard de tout ce qui les opprime ;

    - Leurs volontés à la solidarité dans la poursuite d’un développement communautaire, à l’avènement d’un monde meilleur. 

4. LES AXES ET DOMAINES D’INTERVENTION

 

Avec l’entrée en vigueur du Nouveau Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, le Service Justice et Paix en plus des questions relatives à la justice et à la paix intègre désormais les volets migration et sauvegarde de la création. En clair il s’agit pour l’Eglise d’être au service de « l’Homme et de tout l’Homme » avec cependant une option préférentielle pour les plus pauvres. 

Le Service Justice et Paix a un champ d’action vaste, divers et varié. Les interventions peuvent se faire à différents niveaux, notamment : 

- 1er niveau : Actions d’assistance – compassion 

Des situations ponctuelles de détresse  

- 2e niveau : Actions de médiation 

Des conflits entre personnes, familles, groupes, nations.

- 3e niveau : Actions d’accompagnement 

Des situations permanentes de détresse (détenus sans défense, justiciables nécessiteux…)

- 4e niveau : Actions de formation, sensibilisation

Des populations locales, les membres des Comités Justice et Paix, les élèves, etc.

- 5e niveau : Actions de concertation avec la population locale (quartier, village)

Des infrastructures défaillantes : entretien des routes, points d’eau, investissement humain…

- 6e niveau : Actions de concertation avec l’Administration locale/nationale, les élus locaux/nationaux, action de plaidoyer

Accès aux besoins de base : eau, électricité, routes. Des dangers collectifs : insécurité, insalubrité, corruption, la gestion du patrimoine commun, la justice, l’éducation, le dialogue social, la redevabilité, etc.

- 7e niveau : Actions de concertation avec les autorités internationales, avec les décideurs politiques, action de plaidoyer

De protection de l’environnement, commerce équitable, politique internationale, coopération Nord/Sud, aide au développement, etc.  

 

Pour la Commission Diocésaine « Justice et Paix » de Yaoundé, 

L’Equipe de la Cellule d’Animation.